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A quoi sert les poils sous les bras et quel est leur rôle physiologique ?

A quoi sert les poils sous les bras et quel est leur rôle physiologique ?

Pourquoi avons-nous des poils sous les bras ? Un héritage naturel plus utile qu’on ne le pense

Ah, les poils sous les bras ! On les chasse, on les rase, on les épile… Et pourtant, ils sont là pour une raison bien précise. Présents dès la puberté, ils suscitent souvent bien des interrogations, voire des complexes. Mais au fond, à quoi servent-ils réellement ? Est-ce qu’ils tiennent chaud ? Protègent-ils quelque chose ? Ou ne seraient-ils que de simples vestiges évolutionnaires ?

En tant que rédactrice passionnée de santé et de bien-être, je me suis posé cette question un matin en me préparant – oui, en fixant mon épilateur, fidèle compagnon de l’été. Et si ces petits poils n’étaient pas nos ennemis ?

Un rôle dans la thermorégulation

Avec l’arrivée de la puberté, nos glandes sudoripares s’activent, et notamment les glandes apocrines qui se concentrent sous les aisselles et dans la zone génitale. Ces glandes produisent une sueur plus riche en lipides et protéines qu’ailleurs sur le corps.

Les poils présents sous les bras ont pour mission de faciliter l’évaporation de cette transpiration, permettant ainsi de réguler plus efficacement la température corporelle. Ils offrent une surface supplémentaire pour que la sueur puisse s’évaporer, aidant à rafraîchir le corps lorsqu’il fait chaud.

C’est un peu notre système de climatisation naturelle – certes, plus poilu que moderne, mais toujours bien pensé.

Un amortisseur pour la peau

Sous les bras, la peau frotte beaucoup – que ce soit contre elle-même ou contre les vêtements. Résultat : sans poils, cette zone est vite sujette à irritations, frottements douloureux, voire mycoses dans certains cas sensibles.

Les poils jouent ici un rôle de “tampon naturel”. Ils réduisent le contact direct entre la peau et les tissus ou la peau elle-même, limitant ainsi les irritations et les rougeurs. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’après un rasage de près, on ressent parfois des échauffements ou des petits boutons passagers.

Personnellement, j’ai remarqué une nette différence les jours post-épilation : les hauts moulants deviennent mes ennemis jurés ! Ce “vide” pileux peut générer plus de désagréments que leur présence modeste ne le laissait supposer.

Une protection contre les bactéries

La transpiration, en elle-même, n’a pas d’odeur. Oui, vous avez bien lu ! Ce sont les bactéries présentes sur notre peau qui, en se nourrissant de la sueur secrétée, produisent les fameuses odeurs corporelles.

Les poils sous les bras, bien qu’ils puissent parfois retenir davantage cette transpiration, forment aussi une première barrière naturelle contre certaines bactéries pathogènes. Leur présence permet de créer un écosystème que notre corps connaît bien, entre humidité, chaleur et flore cutanée.

Attention toutefois : s’ils peuvent ralentir la prolifération de certaines bactéries, mal entretenus, les poils peuvent aussi devenir un vrai refuge pour les intrus microbiens indésirables. D’où l’importance d’une bonne hygiène quotidienne, épilation ou pas !

Un rôle dans la communication sociale (oui, vraiment) !

À première vue surprenant, mais les poils sous les bras ont aussi une fonction… sociale ! Du moins d’un point de vue biologique.

Les glandes apocrines cités plus haut produisent une sueur différente, chargée de phéromones. Ces substances chimiques imperceptibles à notre odorat classique jouent un rôle dans l’attirance et la communication hormonale entre les individus.

Autrement dit, les poils sous les bras aident à diffuser ces phéromones dans l’air, un peu comme un diffuseur naturel. C’est un moyen de signaler, inconsciemment, sa maturité sexuelle ou son état émotionnel. Nos ancêtres – sans déodorants ni parfums généreux – comptaient probablement sur ce mécanisme pour attirer un potentiel partenaire.

Romantique, non ? Ou tout du moins… très naturel !

Mais alors, faut-il les garder ou les retirer ?

La question du choix entre « laisser pousser » ou « épiler » est avant tout personnelle, culturelle et parfois même contextuelle. Il n’existe aucune injonction médicale à retirer ses poils sous les bras, sauf en cas de traitements spécifiques (comme certaines interventions chirurgicales ou dermatologiques).

Cependant, chaque option a ses avantages et ses petits défis :

  • Garder ses poils : Moins d’irritation, meilleure thermorégulation, protection naturelle. Mais attention à bien les laver régulièrement pour éviter les mauvaises odeurs ou infections.
  • Les enlever : Aspect plus “lisse” et ressenti souvent plus “propre” selon certaines cultures. Mais attention aux risques de poils incarnés, d’irritations et aux produits chimiques parfois utilisés qui peuvent endommager la peau fragile des aisselles.

Personnellement, j’alterne selon les saisons et mes envies. Il m’arrive même de “laisser respirer” quelques semaines ma peau en hiver – quand elle est dissimulée sous des pulls chauds. Rien de plus libérateur parfois !

Les différences selon les âges et les genres

Dès la puberté, les poils sous les bras apparaissent chez les garçons comme chez les filles. Ils sont l’un des premiers signes de la maturation hormonale, et bien souvent, ils deviennent aussi le théâtre de nos premières expérimentations avec les rasoirs ou les cires… avec tout ce que ça comporte de maladresses !

Chez les hommes, les poils peuvent être plus fournis, bien que cela ne soit pas une règle. Ils sont moins souvent retirés mais la tendance actuelle évolue : de plus en plus d’hommes choisissent de s’épiler les aisselles, pour l’esthétique ou le confort sportif.

Chez les femmes, les normes culturelles ont longtemps dicté une peau “glabre”. Mais là encore, les choses changent. Certaines femmes font le choix de garder leurs poils visibles. Une manière d’assumer leur naturalité, voire de revendiquer la liberté de disposer de leur corps comme elles le souhaitent.

Quelques conseils pour bien entretenir vos aisselles

Que vous choisissiez de conserver vos poils ou non, une chose est essentielle : l’hygiène et le respect de cette zone particulièrement sensible.

  • Lavez vos aisselles quotidiennement avec un savon doux, sans décaper la peau.
  • Si vous vous rasez, préférez le faire après une douche chaude, lorsque la peau est plus souple, et utilisez une lame propre et un gel adapté.
  • En cas de poils incarnés fréquents, appliquez un exfoliant doux une fois par semaine.
  • Limitez l’usage de déodorants contenant de l’alcool ou des sels d’aluminium si votre peau réagit mal.
  • N’oubliez pas d’hydrater après le rasage ou l’épilation, même sous les bras !

Et si vos aisselles sont souvent irritées, rouges ou douloureuses : n’hésitez pas à prendre conseil auprès d’un dermatologue. Parfois, une simple allergie à un produit ou une mauvaise méthode d’épilation peut en être la cause.

Et si on changeait de regard ?

Il est peut-être temps de se réconcilier avec cette pilosité naturelle. Ces poils tant redoutés, moqués ou dissimulés remplissent en fait plusieurs fonctions essentielles – protectrices, thermorégulatrices, et même “relationnelles”.

Les comprendre, c’est déjà mieux les accepter. Et pourquoi pas, s’autoriser à changer de regard sur eux. Il ne s’agit pas ici de militer pour ou contre l’épilation, mais plutôt de rappeler que chaque choix peut s’appuyer sur des connaissances solides… Et qu’il n’y a pas de honte à être poilu.e, ni à vouloir être lisse. L’essentiel : écouter son corps, ses envies, et respecter celui des autres.

Laissez-moi vous poser une dernière question : et si vos poils sous les bras étaient… une partie de votre bien-être, tout simplement ?