Pourquoi alterner ibuprofène et Doliprane peut être utile ?
Qui n’a jamais été tiraillé par un mal de tête rebelle, une fièvre qui refuse de descendre ou une douleur post-opératoire un peu trop tenace ? Dans ces moments-là, on a souvent envie de tout essayer pour soulager rapidement. Et si on vous disait qu’alterner ibuprofène et Doliprane (ou plutôt, paracétamol) peut être une stratégie efficace et sécuritaire dans certains cas ? Encore faut-il savoir pourquoi, quand, et surtout comment le faire sans risque.
Cette association n’est pas un remède miracle, mais elle peut s’avérer utile lorsqu’un simple antalgique ne suffit plus. Ibuprofène et paracétamol ont des mécanismes d’action différents : l’un agit sur l’inflammation, l’autre principalement sur la douleur et la fièvre. Ensemble, ils peuvent donc mieux cibler différentes sources de malaise.
Mais avant de transformer votre boîte à pharmacie en laboratoire d’alchimie, découvrons ensemble quelques règles simples, mais essentielles.
Paracétamol vs Ibuprofène : deux médicaments, deux actions
Le paracétamol (Doliprane, Dafalgan, Efferalgan…) est l’un des médicaments les plus utilisés en France. Il est apprécié pour ses effets antalgique et antipyrétique : il calme la douleur et fait baisser la fièvre. En revanche, il n’a pas d’effet anti-inflammatoire.
L’ibuprofène (Advil, Nurofen…) est un anti-inflammatoire non stéroïdien (AINS). Il combat la douleur, l’inflammation et la fièvre. Il peut donc être plus efficace dans certaines douleurs inflammatoires (arthrite, entorse, mal de gorge aigu…)
Leur action complémentaire permet d’obtenir parfois un meilleur soulagement. Mais attention : leur usage n’est pas sans risques et doit respecter des règles précises.
Quand est-il conseillé d’alterner ces deux médicaments ?
Il n’est pas toujours nécessaire ni utile d’alterner ibuprofène et paracétamol. Cette stratégie est indiquée dans certaines situations :
- Fièvre élevée et persistante chez l’enfant ou l’adulte, malgré la prise d’un seul médicament.
- Douleur sévère (post-opératoire, dentaire, traumatique…), insuffisamment soulagée par le paracétamol seul.
- Alternance pendant 24 à 48h dans le cadre d’une infection virale, par exemple une grippe avec douleurs musculaires intenses ou une otite avec fièvre.
- Paracétamol : 500 mg à 1 g par prise, toutes les 4 à 6 heures, sans dépasser 4 g par 24h.
- Ibuprofène : 200 à 400 mg par prise, toutes les 6 à 8 heures, sans dépasser 1 200 mg à 2 400 mg par 24h (selon avis médical).
- 8 h : paracétamol
- 12 h : ibuprofène
- 16 h : paracétamol
- 20 h : ibuprofène
- Paracétamol : 15 mg/kg toutes les 6 heures, soit 60 mg/kg/jour max.
- Ibuprofène : 10 mg/kg toutes les 6 à 8 heures, soit 30 mg/kg/jour max.
- Donner en même temps ibuprofène et paracétamol. Ce n’est pas une alternance, c’est un cocktail risqué.
- Confondre les dosages (surtout avec les formes pédiatriques — sirop, suppositoire, comprimé dispersible…). Les erreurs arrivent vite !
- Utiliser l’alternance au-delà de 48 heures sans avis médical. Si la fièvre ou la douleur persiste, il faut comprendre pourquoi plutôt que de masquer le symptôme avec plus de médicaments.
- Ignorer les contre-indications : antécédents d’ulcère, d’allergie, maladies du foie, du rein ou prise d’autres traitements doivent faire l’objet d’une évaluation avant prise régulière d’AINS.
- Peut-on utiliser cette alternance sans avis médical ? Chez l’adulte, pour un usage ponctuel de 24h à 48h, c’est possible. Chez l’enfant, mieux vaut avoir l’avis du médecin ou du pharmacien.
- Est-ce plus efficace que de prendre un seul médicament ? Pas toujours. Parfois, un seul suffit. L’alternance est utile quand la douleur ou la fièvre ne cèdent pas avec un seul traitement.
- Peut-on combiner les deux médicaments en une seule prise ? Non. L’alternance consiste à espacer et alterner les prises, pas à cumuler.
- Ibuprofène le soir, bonne idée ? Peu recommandé chez les personnes fragiles (problèmes gastriques). Il est préférable de le prendre avec un repas pour limiter les effets sur l’estomac.
Mais attention, l’alternance ne doit pas être systématique. Chez l’adulte comme chez l’enfant, cette décision doit être réfléchie — et dans l’idéal, validée par un professionnel de santé.
Comment alterner ibuprofène et paracétamol en toute sécurité ?
Voici la règle d’or : respecter les doses maximales journalières et les intervalles entre les prises.
Pour l’adulte :
En alternance, cela donne par exemple :
Cette alternance toutes les 4 heures permet de lisser l’effet antalgique sur la journée, tout en respectant les intervalles de sécurité.
Pour l’enfant :
Les posologies dépendent du poids. N’alternez jamais sans l’avis d’un médecin ou d’un pharmacien. En général :
On évitera d’alterner chez le nourrisson de moins de 6 mois, à moins d’avis médical clair, car leur métabolisme est plus fragile.
Quelques situations spécifiques à connaître
En cas de fièvre résistante chez l’enfant
Imaginez votre petit Jules, trois ans, se réveille au milieu de la nuit avec 39,8°C et des joues brûlantes. Vous lui avez donné du Doliprane à 20h, mais à minuit la fièvre est toujours là. Faut-il redonner du Doliprane ? Non. Il est alors possible, selon le poids et les doses déjà administrées dans la journée, de donner de l’ibuprofène à minuit, en respectant les intervalles.
Mais un conseil : ayez toujours sous la main un petit carnet de suivi — cela évite les prises en double ou trop rapprochées dans le flou nocturne !
En cas de douleur aiguë chez l’adulte
Après une extraction dentaire ou une opération bénigne, la douleur peut être parfois difficile à calmer. L’alternance peut aider à maintenir un effet antalgique continu. Par exemple, après un passage en chirurgie ambulatoire, il est fréquent que le chirurgien conseille un schéma type paracétamol le matin, ibuprofène en milieu de journée, et ainsi de suite.
Les erreurs à éviter absolument
Voici les pièges classiques dans lesquels il ne faut pas tomber :
Astuce pratique : le tableau de suivi
Quand mes enfants étaient petits, et que la varicelle ou une angine s’invitait à la maison, je sortais systématiquement un petit tableau. Une ligne pour chaque heure, une colonne « Doliprane » et une pour « Ibuprofène ». Noter la dose, l’heure, et l’état de l’enfant m’évitait de me demander à 3h du matin « est-ce que je lui ai donné quelque chose déjà ? ».
Cela ne prend que 2 minutes, et c’est un précieux allié dans ces moments où sommeil et vigilance ne font plus vraiment bon ménage.
FAQ rapide pour dissiper les doutes
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L’alternance paracétamol – ibuprofène ? Oui, mais avec parcimonie. C’est un peu comme le sucre dans le café : parfois une goutte suffit, parfois on a la main un peu lourde… mais trop, c’est rarement bon. Et n’oublions pas que, derrière la fièvre ou la douleur, il y a souvent une seule chose à faire aussi : le repos.
Alors, si votre enfant est grognon avec 38,8°C mais joue encore avec ses peluches, ce n’est peut-être pas encore l’heure de lancer la grande valse des cachets. Écoutez les symptômes, observez le comportement, et en cas de doute… faites appel aux vrais experts : votre médecin ou votre pharmacien.
Et vous, avez-vous déjà expérimenté cette alternance ? Des astuces à partager ou des questions qui vous titillent ? Parlons-en dans les commentaires, vous êtes ici chez vous.